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La vraie vie d'élise (à québec ou ailleurs)

15 novembre 2009

#7 l'attente

Le lendemain d'halloween il y avait déjà les décorations de Noël dans les centres commerciaux. Dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre des gens ont enlevé les citrouilles et les fantômes pour les remplacer par des boules et des sapins. Plus d'un mois et demi avant Noël.

Il parait que c'est bien d'anticiper pour être bien préparé...

Je me souviens d'un jour ou j'ai acheté un cadeau de Noël le 24 décembre à 18h55 dans une petite ville de province, c'était comme qui dirait le dernier moment. Cette année pour les cadeaux il faudra penser pratique, il faudra penser au poids et au volume, il faudra penser à passer à la poste pour les envoyer. Et mes cadeaux je dois me les acheter moi-même, c'est triste.

Cette année je serais à 20 000 km pour Noël, en fait je serais à 5242 km mais bon, ça revient assez au même. Des Noëls il y en a eu des bons, des joyeux et d'autre moins. Des Noëls il y en a chaque année et c'est jamais pareille, c'est ça qu'est bien !

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- i'm dreaming of a white christmas... -

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7 novembre 2009

#6 la lecture

Ça dure toute une semaine et ça laisse le temps de voyager un peu. On sort de la ville, on prend l'autoroute et tout au bout il y a les chutes, les autres chutes. C'est comme un retour en arrière parce que je croyais que c'était l'hiver mais là bas c'est encore l'automne. C'est normal, là bas c'est au sud. Alors il y a des kilomètres sur la route, c'est facile, c'est toujours tout droit. Et puis il y a quatre villes, très différentes les unes des autres, aussi différentes que des villes peuvent l'être. C'est quatre villes et deux langues pour un seul pays.

J'ai déménagé, j'ai accroché mes photos sur les murs jaunes et puis j'ai la vue sur le montagnes, sur le ciel aussi. Il neige un peu des fois, j'ai peur du jour ou il neigera beaucoup, d'un coup. Et puis il y a les maladies, celle des cours et la petite mienne et mes symptômes bizarres. Je me demande si plutôt que le parapluie l'invention qui surpasserait toutes les autres depuis que l'Homme s'est mis à inventé des trucs ne serait pas le téléphone. Oui mais quand il pleut ? La question reste ouverte.

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- chut ! -

23 octobre 2009

#5 les cheveux blancs

Le 11 octobre il y avait eu de la neige. Sauf qu'on était très au nord. Sauf que c'était marrant mais que ça comptait pas vraiment. Le 22 octobre il y a eu de la neige, de la vraie. Ici sur toute la ville, de la vraie neige qui danse, qui valse. Il y en a eu toute la journée.

Alors on passe par les souterrains, et on sort les grosses bottes des cartons. On s'inquiète de ne pas encore avoir de bonnet et on regarde par la fenêtre pendant des heures. On regarde les étoiles tomber du ciel.
Il faudrait une machette pour passer dans la forêt, pour écarter les branches des érables qui plient sous le poids de la neige. Il faudrait une machette mais je n'ai qu'une faucille, et même pas de marteau.

Et puis il y a eu halloween avant l'heure, un sabre laser et une baguette magique, deux super héros dans les tunnels et les portes fermées. Le froid du dehors à 3 heures du matin mais heureusement elle a trouvé une écharpe. Il y a eu mes derniers jours au 1290 et des gens, des gens, des gens. Le garçon qui sera brûlé vif mais qui part quand même, juste au cas où. Juste parce que les bonheurs, même les petits, sont toujours plus grands quand on ne les attend pas.

Voilà, ça fait deux mois et ça va.

11 octobre 2009

#4 le jaune, l'orange, le rouge et le reste

Il y a eu l'été indien, s'en que je m'en aperçoive. On avait eu vraiment chaud pendant le match de soccer mais j'avais cru que c'était seulement l'été qui s'éternisait. Mais ce fut ma meilleure journée depuis le 22 août, alors je m'en souviendrai de cet été indien. The place to be. Après il a juste plu, beaucoup, au point de m'empêcher de ramasser les feuilles qui commençaient à tomber. Et j'ai eu peur de rater l'automne. Jusqu'à ce week-end.

L'automne. Le vrai avec les arbres jaunes sur les collines au milieu des grands sapins verts. Et les érables rouges aussi, et les jaunes et les verts et les oranges. Les couleurs et la vue de la grande fenêtre. J'veux dire ça vaut le coup quoi. Même sans rice cooker, sans danette au chocolat, sans la place et la rue nationale, sans la ville coincée entre les deux rivières, même sans l'album de placebo ça vaut le coup. Il y a juste les gens, ceux qui sont encore là bas alors que moi pas. Les gens, the people who care if I live or die. Ceux-là même qui me manquent parfois. Alors j'envoie de plus en plus de mails pour espérer en recevoir et j'appelle de plus en plus souvent. Quand je tombe sur un répondeur ou que ça sonne dans le vide c'est un drame. Et quand je reçois deux enveloppe de ma mère avec seulement les papiers administratifs dedans, c'est encore pire que ça.

Mais voilà, et ça fait genre quatre ans que je veux être là, et j'ai pas vraiment le temps tu vois.

J'ai juste le temps pour les baleines, celles de 20 mètres de long, pour les phoques en masse et les caribous de zoo. Et puis il y a eu la fête du garçon le plus gentil du monde. Des 21 ans qui n'ont rien eu à voir avec les 22 ans de la semaine d'avant, sauf que la vie est belle, aussi.
Et toujours, la guitare quand je rentre à la maison. Et dire que je ne reste plus que deux semaines ici. Comment je vais savoir maintenant qu'il y a ce dépanneur avec 12 milles sortes de bières différentes ? Et qui est ce qui me dira les plantes de la forêt et les cours de cirque ? Je me demande si je trouverai quelqu'un pour se moquer quand j'aurai trop froid.

Ah et puis aujourd'hui il a neigé et des arbres sont tombés sur les routes. Aujourd'hui on est le 11 octobre, normal.

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- caribou-bou-bou -

28 septembre 2009

#3 les pommes

Il faut descendre les pentes et prendre le boulevard des chutes pour s'éloigner de la ville. On roule le long du fleuve et effectivement au bout du boulevard il y a les chutes. Comme si elles sortaient de nulle part. Après il faut passer le pont pour arriver sur l'île. Une île au milieu du fleuve un peu comme l'île de la Cité. Sauf que le pont est plus grand. De là, la ville ressemble à New York.

Après, il y a les pommes. Dans les pommiers et dans les mains. Sur la tête des fois mais ça tient mal. Il y a des échelles pour si on veut monter en haut des arbres et d'un arbre à l'autre le goût des pommes est vraiment différent. C'est comme le goût des gens.

J'ai oublié d'acheter le beurre pour faire un crumble, le moule aussi. Et puis surtout j'ai mangé des aubergines, les plus parfaites du monde. La fille la plus gentille du monde a fêté ses 22 ans et dans les quatre gâteaux il y avait des pommes. Je crois juste que c'est la saison.

NYC

- (presque) New York City -

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25 septembre 2009

#2 l'automne

L'automne a commencé depuis trois jours et je m'en étais même pas aperçue. Enfin il y avait des signes quand même. (Là je pense à la différence entre signe et symptôme...bref). Il y avait des signes. Un jour je me suis levée et le thermomètre marquait 4°C. Heureusement ça a pas duré. (Oui je veux encore croire que ce fameux hiver n'existe pas laissez moi rêver !). Et puis aussi quand je suis arrivée il y a un mois il a fait vraiment chaud pendant quelques jours. Alors quand j'ai vu que certains arbres avaient le bout des feuilles jauni j'ai cru qu'ils résistaient mal à la canicule. En fait c'était juste l'automne qui commençait, déjà.

Maintenant y en a plein de feuilles jaunes, et des rouges aussi, des oranges. Ça va pas aller en s'arrangeant mais ce sera beau c'est déjà ça.

Sinon il faudrait que j'vous dise. En fait Québec c'est vraiment super beau. La Gaspésie aussi. Et le fjord du Saguenay aussi. Et puis la vue sur le château quand on traverse le fleuve au coucher du soleil. A Québec il y a le cirque du soleil qui passe gratuitement sous les ponts de l'autoroute et des écureuils à tous les coins de rue. Ouais, on pourrait dire que Québec ces temps-ci ce serait un peu the place to be !

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- Mister St Laurent -

17 septembre 2009

#1 le début

Parce qu’au début c’était pas prévu comme ça, au début rien de tout ça n’était prévu. En fait si c’était prévu, mais finalement non. BREF. Alors il y a un truc genre quatre semaines j’étais dans un avion à regarder les icebergs du haut du ciel, comme si de rien. Et puis on a atterri à Québec city (oh yeah !), la capitale. C’est là que ça commence.

Quatre semaines, mais c’est comme si c’était hier, mais c’est comme si je ne connaissais que ça. Il m’a fallu deux semaines pour trouver un appart. Trois pour commencer à écouter mon mp3 dans le bus. Maintenant même en lâchant ce ptit bout de concentration j’arrive à rentrer chez moi, même la nuit.

Il me faudrait la même maison avec les même colocs mais avec un arrêt de bus devant la porte. Il me faudrait un rice cooker, des dannettes au chocolat, internet en wifi et plus de temps. Globalement il me faudrait plus de temps pour tout et plus de temps ici. Et il me faudrait du gruyère sur les pâtes et un manteau plus chaud. Sinon ça va, c’est l’fun !

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